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Incendie de Landiras : près de trois ans après, un dernier point chaud éteint à Hostens

Le lignite continuait à se consumer dans certaines zones près des lacs d'Hostens./Crédit photo Département de la Gironde.
Le lignite continuait à se consumer dans certaines zones près des lacs d'Hostens./Crédit photo Département de la Gironde.

Il y a presque trois ans, les flammes des incendies de Landiras avaient ravagé plus de 20 000 hectares de forêt entre le Sud-Gironde et le Val de l’Eyre. Ces dernières semaines, un dernier point chaud présent dans le sol d’Hostens a pu être traité et éteint. 

 

Au lendemain de l’incendie de Landiras, les caméras de la France entière s’étaient penchées avec curiosité sur la structure singulière du sol d’Hostens. Dans la commune, avant d’apprécier la quiétude du domaine départemental et de ses lacs, les sos de Lamothe et du Bousquey ont été exploités durant plusieurs décennies pour leurs gisements de lignite, tandis qu’une centrale électrique se chargeait de créer du combustible à partir de cette ressource. 

En juillet 2022, le premier incendie de Landiras avait touché le site considéré comme un espace naturel sensible, et désormais reconnu comme une réserve biologique. Le 9 août 2022, une résurgence de l’incendie de Landiras se produisait entre Hostens et Saint-Magne, débouchant sur un dramatique bilan. Neuf maisons seront détruites par les flammes et l’incendie s’étendra sur plus de 20 000 hectares.

 

Officiellement éteint le 28 septembre 2022, l’incendie de Saint-Magne (appelé Landiras 2 dans les médias) n’avait jamais véritablement laissé le territoire tranquille. Et pour cause. À Hostens, des puits de fumée étaient toujours visibles et ont donné du fil à retordre aux sapeurs-pompiers. La faute au lignite, cette roche sédimentaire présente en abondance dans le sol de la commune et qui continuait à se consumer malgré les nombreux mouillages réalisés sur place par le Service départemental d’incendie et de secours. Des mois après le feu, les cheminées étaient toujours présentes sur le site, avec des anomalies thermiques s’élevant à plus de 230°C en février 2023. 

 

Des derniers points chauds traités

 

 

Propriétaire du site, le Département de la Gironde a bénéficié des connaissances et des études menées sur place par le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) et ses partenaires. Comme l’a déclaré Sébastien Fourcade, chef du bureau de l’aménagement et de la gestion des espaces naturels sensibles au Département de la Gironde auprès du Républicain Sud-Gironde, une opération d’extraction des combustibles a été menée ces dernières semaines sur trois points chauds persistants.

 

Elle consistait à creuser dans les points sensibles jusqu’à une profondeur de cinq mètres, pour ensuite étaler les matériaux en combustion sur une plateforme étanche composée d’argile. Les sapeurs-pompiers ont ensuite pu mouiller les éléments les plus chauds avant que la zone ne soit recouverte à son tour d’argile. 

 

S’il n’y a désormais plus de cheminée apparente, le site reste sous surveillance. Ce phénomène de combustion dans le sous-sol avait engendré un risque d’effondrement de certaines zones, représentant un danger réel pour les promeneurs. Désormais, les regards sont tournés vers le trail des 4 lacs qui se déroulera le dimanche 30 mars prochain, loin des flammes mais au coeur d'un paysage qui en a payé le prix.